Du jeudi 6 novembre au samedi 6 décembre 2025
Deux univers, deux sensibilités, une même passion : les couleurs vibrantes des peintures de Julie Perrin rencontrent les formes aériennes, blanches et immaculées, d’une sensualité lisse et délicate, des sculptures d’Éric Luc Maquet. Leurs œuvres s’entrelacent dans un dialogue plein d’énergie et de malice, vous invitant à explorer de nouvelles émotions, à laisser votre regard voyager et à vous laisser surprendre.
Julie Perrin
Derrière l’apparente abstraction, Julie Perrin se révèle comme l’artiste des choses cachées, celle qui dévoile l’invisible à ceux qui savent regarder. Son univers se déploie dans une quête patiente et passionnée, où chaque geste sur la toile devient souffle, chaque nuance un fragment d’histoire.
Avec Catharsis, Julie nous entraîne dans un voyage intérieur, au cœur de paysages surgis d’un rêve ancien, entre souvenir et révélation. Ses natures mortes, à la fois profondes et charnelles, ne se contentent pas de représenter le monde : elles le transfigurent. Dans ses toiles, une chaise surgit de la forêt comme témoin silencieux d’un drame intime, un arbre ancestral se dresse tel un gardien immobile de mémoires enfouies, et chaque élément, branche, pierre ou racine, semble chargé de présence et de secret. Chaque détail, chaque ombre, chaque éclat de lumière devient parcelle de vie, trace fugace qui murmure à l’oreille du spectateur.
Le travail de Julie Perrin se distingue par une attention extrême à la matière. Les pigments, préparés avec soin, se déposent en fines strates, créant des profondeurs presque palpables. Ses couleurs, subtiles et puissantes à la fois, oscillent entre éclat et retenue, comme si la lumière elle-même hésitait à se dévoiler. Sous ce patient tissage se cache un désir de vérité : dire l’essentiel sans artifice, capturer l’éphémère avant qu’il ne disparaisse.
Arbres figés, herbes hautes, ciels sans fin : ses toiles sont habitées par une nature silencieuse, située à la frontière entre abstraction et figuration. Mais ici, regarder ne suffit pas. Ces paysages invitent aussi à écouter : le frémissement d’un vent ancien, la respiration de la terre, l’écho d’un souvenir qui affleure.
Dans cette tension subtile entre le réel et l’imaginaire, Julie ouvre des espaces intérieurs où chacun peut projeter ses émotions, ses doutes, ses récits intimes.
Catharsis n’est pas une simple exposition, c’est une expérience de libération. Chaque œuvre devient un seuil, une respiration, un passage. En parcourant la galerie, le visiteur avance comme dans un rituel secret : il se déleste peu à peu de ce qui l’encombre et retrouve, au détour d’une toile, un lieu intérieur où tout devient possible. Par son travail, Julie Perrin nous offre une peinture qui soigne et qui questionne, une peinture qui, dans le silence, résonne puissamment.
Avec Catharsis, elle nous invite à ralentir, à contempler, à renouer avec la profondeur des choses. C’est un chemin intime, entre l’ombre et la lumière, où chacun peut trouver sa propre délivrance, son souffle, sa catharsis.
Éric Luc Maquet
Dans l’œuvre d’Éric Luc Maquet, un souffle dépasse la matière : un élan qui transforme l’acier et le bronze en mouvement, la forme en émotion.
Ses nouvelles sculptures, d’un blanc immaculé, hyperlisses et sensuelles, semblent naître d’un battement d’ailes ou d’une poussée d’air. Créatures aériennes, elles incarnent un imaginaire du XXIᵉ siècle, où la rigueur des lignes se fond dans la légèreté du rêve.
Ces œuvres blanches explorent toutes les nuances du mouvement : parfois furtif et fragile, suspendu entre deux respirations ; parfois ample et puissant, repoussant l’espace autour d’elles. Elles capturent l’instant précis où l’élan se forme, où la matière s’arrache à l’inertie pour s’offrir au monde. Chaque pièce devient alors la trace visible de l’invisible, une chorégraphie figée qui vibre encore dans l’air.
Prêtes à s’arracher du socle, elles semblent déjà flotter, comme si l’air lui-même se faisait complice de leur envol.
Le blanc, signature de l’artiste, n’est pas seulement une couleur mais un langage. Il ouvre un espace de pureté et de suspension, où chaque courbe, chaque volume respire et dialogue avec la lumière. Il amplifie la sensation de mouvement et transforme la matière en silence lumineux, invitant le regard à voyager et à suspendre le temps.
Cette exposition nous convie à ces décollages silencieux : rêver debout, croire à la puissance de la métamorphose. Chaque œuvre porte l’élan du départ, ce désir de se libérer des pesanteurs, d’oser les trajectoires incertaines, de chercher au-delà du visible. Dans leurs silhouettes pures et futuristes se condensent le souvenir des oiseaux et la grâce de l’air qui les soutient. Elles nous rappellent que l’homme, depuis toujours, lève les yeux vers le ciel avec ferveur : défier l’impossible, toucher la lumière.
Cette rentrée s’ouvre sous le signe de l’imagination et de l’élévation. Chaque sculpture, dans son équilibre parfait, devient la métaphore de nos rêves qui s’élancent, de nos vies qui cherchent leur trajectoire. Malgré les turbulences, le monde vibre encore. Les œuvres d’Éric Luc Maquet capturent ce mouvement universel où l’homme et la nature se rejoignent dans un même souffle. À travers cette exposition, l’artiste tend une main invisible, invitant chacun à prendre son envol. Ici et maintenant, ces formes suspendues nous rappellent l’essentiel : garder le cœur libre, croire en la beauté du monde et continuer, toujours, d’inventer le ciel.